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Retour de Lasbordes (LFCL) - incident en vol

Bien qu’ayant fait un certain nombre de vols autour de Toulouse, je n’ai jamais posé à Lasbordes. Je décide donc un dimanche matin de faire un aller-retour à Lasbordes. Un ami de l’aéroclub m’accompagne. N’ayant pas encore beaucoup d’expérience sur Cessna, je décide de prendre un C172 pour continuer à me perfectionner.


Le terrain de Muret est en auto-info (pas de contrôleur le dimanche) et la zone militaire de Francazal n’est pas active. Je décolle et fais route vers Noé afin de prendre le transit SA1. Je contacte Toulouse info pour bénéficier du service d’info en vol. Arrivé en vue de Lasbordes, je contacte le contrôleur qui m’autorise à une semi directe main droite pour la 34. Mon passager profite de l’approche pour effectuer des photos de la cité de l’espace.

J’effectue un touch-and-go et repars pour Muret. A l’approche de SB, comme à l’aller je contacte Toulouse info avant de m’engager sur le transit SA1

- Toulouse info de F-GTDE bonjour

- F-GTDE bonjour,

- F-GTDE un C172 en provenance de Lasbordes et à destination de Muret, je passe SB à 1800 pieds, pour l’info trafic.

- F-GTDE quelles sont vos intentions ?

Tiens, j’ai bien appuyé sur l’alterna et il n’y a pas grand monde sur la fréquence, le contrôleur n’est peut être pas très réveillé, je répète mon message. Aucune réponse pendant quelques secondes puis

- F-GTDE de Toulouse Info, vous me recevez ? . . . . . . DE vous me recevez ?

Oula, il se passe quelque chose de bizarre. Je vérifie la radio, la boite de mélange. Mon passager me propose de regarder la radio pendant que je continue la navigation car il ne faudrait pas se perdre en plus. Il éteint les deux postes, les rallume et les teste alternativement, rien à faire, Toulouse ne nous reçoit pas. Nous décidons de contacter quelqu’un sur la fréquence de Muret pour tester la radio. Nous n’avons pas le temps de le faire car l’interphone ne fonctionne plus à son tour. Un coup d’œil à l’indicateur de charge de la batterie : elle est vide. Quelque vérifications, le contact batterie sur ON, l’alternateur sur ON, on éteint tout ce qui consomme. Je coupe l’alternateur puis la batterie, attends quelques secondes et les remets en route. Rien a faire, il n’y a plus d’électricité dans l’avion. Bilan de ce qui ne fonctionne plus : l’intercom, les radios, le transpondeur, les VOR, l’ADF, l’indicateur de virage et toutes les jauges (essence, pression et températures d’huile) ainsi que les volets (oui, sur C172, leur sortie s’effectue grâce à un moteur électrique). Bilan de ce qui fonctionne : les instruments principaux n’ont pas besoin d’électricité. Nous pouvons donc compter sur le badin, l’horizon, l’alti le vario, le conservateur et bien sur le moteur ! Il s’agit tout de même d’être attentifs pour ne pas se perdre car sans moyen de radio-nav et sans radio, cela pourrait devenir embêtant.

Que faire ? Je décide de poursuivre vers Muret bien que n’ayant plus la radio. Mon passager essaie d’appeler l’aéroclub par téléphone pour prévenir de notre arrivée, il n’y a personne. Inutile d’essayer la tour un dimanche. Arrivés en vue, j’effectue une verticale à 2000 pieds en ouvrant bien les yeux. Personne dans le circuit. Un œil sur la manche à air et je m’éloigne pour revenir m’intégrer en début de vent arrière pour la 30 main gauche. Je prépare l’avion à l’atterrissage sauf que ce sera sans volets. Je vérifie la vitesse d’atterrissage sans volets : 65 nœuds.  Avec les 1100m de la piste de Muret, pas de soucis pour la longueur. Tous ces exercices d’atterrissage sans volets vont enfin servir à quelque chose. L’atterrissage se déroule sans encombre et je coupe le moteur au parking. Le retour aura été un petit peu tendu mais tout va bien.

Nous descendons de l’avion et nous voyons une jeune fille arriver en courant. Elle nous dit que nous devons appeler le contrôleur de Toulouse et nous donne le numéro. J’avais presque oublié que nous avions, par la force des choses, quitté la fréquence sans autorisation ce qui déclenche la première phase d’alerte.

Je me précipite donc pour appeler ce contrôleur. Je lui dis tout d’abord que nous sommes bien arrivés et que tout va bien. Il  m’informe qu’ayant perdu le contact radio et radar secondaire, il a réussit à nous retrouver sur le radar primaire. Il a suivit notre vol et me dit que s’il avait vu quelqu’un dans le circuit de Muret, il aurait effectué des messages sur la fréquence pour prévenir de notre arrivée, cependant, il m’a confirmé qu’il n’y avait eu aucun avion en vol à ce moment. Je le remercie chaleureusement et raccroche pour pouvoir enfin souffler.

Je fais mention de l’incident sur le carnet de route et apprends quelques jours plus tard que la batterie “déconne”. Dans tous les cas, je continurai à contacter les services d’info en vol même en zone non contrôlée, j’ai bien vu que cela pouvait être très utile !

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